Courir en nature, affronter les buttes et les chemins boueux, se battre à la fois contre les éléments et les adversaires : le cross-country, discipline de base de l'athlétisme, est une école de la vie. Après l'avoir pratiqué pendant plusieurs années, j'ai voulu non seulement rendre compte des efforts des athlètes mais aussi de la présence des bénévoles, du caractère festif et populaire de ces manifestations où l'insolite et l'incongru ont aussi leur place parfois. Le noir et blanc s'est imposé dès
le début de ce travail. Les couleurs, nombreuses et vives lors de ces championnats, auraient distrait le regard. La monochromie a pour avantage de simplifier la lecture des images en concentrant l'attention sur l'essentiel, le sel de ces événements,à savoir les émotions et sensations partagées par ces hommes et ces femmes.
Douleur, joie, fatigue sont immanquablement au rendez-vous du cross-country, ce qui fait de cette discipline athlétique l'une des plus conviviales, et au final l'une des plus humanistes. Ecole de la vie, le cross-country, commençais-je dans ce texte.
Certes. Une école de la vie, qui fut aussi pour moi une formidable école de photographie.

Née en 1963, Cécile Martin fut très tôt une ardente cinéphile, tout en pratiquant ponctuellement la photographie de voyage. Plus tard, elle délaissa quelque peu les salles obscures pour chausser runnings et pointes, courir 26 marathons, sans
compter les courses dans les labours qu'elle découvrit tardivement mais avec enthousiasme. C'est en 2008, après le décès de son père passionné de photographie, qu'elle se tourne à son tour vers la photographie… numérique désormais. Elle commence par photographier les amis de son club d'athlétisme et s'initie ainsi au reportage sportif. Elle rejoint le photo-club de la MJC de Palaiseau en 2011. Cécile a une préférence pour le reportage d'auteur, genre photographique qui fixe la mémoire et le temps et qui, au final, permet de parcourir le monde tout en se définissant soi-même.