2014 PHOTOCLUBBING#8
mois palaisien de la photo
Maxime Floriat - Dans un second temps 

perdue des moments heureux de la vie ordinaire, passés en compagnie des êtres aimés. Une fois que l'immédiateté disparaît, la mémoire vive prend la relève, ouvrant le sujet à son histoire, et le livrant à l'activité de ses souvenirs. Ces images voguent non loin des eaux profondes du sentiment. Elles sont un prolongement de l'instant, un après dont le sténopé figure le charme trouble et l'absence silencieuse grâce à un ensemble de traces, de graphies évanescentes en noir et blanc.
Le sténopé a ceci de particulier qu'il rend visible l'écoulement du temps là où généralement la photographie classique ne cherche qu'à le figer en restituant un point fixe, net et horodaté. L'image au sténopé propose ainsi à l'oeil un second temps. Elle étire les limites du représentable et révèle un monde étrange, trouble et méconnu. C'est dans cet intervalle en mouvement que le langage peut alors tenter une dispersion, s'ouvrir à une poésie de la réminiscence et voguer au travers de l'espace onirique.

Maxime Floriat, né en 1973, vit à Verrières-le-Buisson. Il rejoint le Photo-Club de la MJC de Palaiseau en 2010.
Depuis 10 ans qu'il pratique la photographie et après un bref passage dans le monde du numérique, c'est la photo argentique en noir et blanc qu'il retient comme étant le meilleur moyen esthétique pour représenter le monde, et surtout restituer ce qu'il aime y voir. Débutant grâce au vieux reflex Praktika de son père, il continue avec d'autres boîtiers des années 80, désuets mais toujours efficaces, pour en arriver à la photo « pauvre » avec un Lubitel, un Holga puis le sténopé*.
Cette pratique de la photo s'est aussi étendue à son travail en institution psychiatrique avec la mise en place et l'animation pendant plus de cinq ans de groupes thérapeutiques utilisant la photo comme support d'expression.
Pour lui, la frontière entre la photographie et la littérature est ténue. Le pouvoir évocateur des mots et la dimension narrative de l'image sont véritablement les deux profils d'une seule et même démarche consistant à représenter, comme le dit Bergounioux, « la grâce éphémère des choses ».


*Le sténopé est l'appareil le plus rudimentaire qui soit : une boîte noire en carton (en papier
ou en bois) pourvue d'un trou millimétrique et d'une pellicule argentique. Aucune optique, pas
de stabilisateur d'image. Temps de pose de 2 à 10 secondes.

sténopés n&b
Dates: 7 janvier au 2 février 2014
Lieu: Espace 181
Rencontre avec l'artiste: samedi 11 janvier 2014 à 15h
Consultez la rubrique « Infos Pratiques » pour les horaires et plan d'accès.