Né en 1910, Pierre Jamet a eu depuis l'enfance deux passions : la chanson et la photographie. C'est en 1924, à Copenhague où il participe au jamboree des scouts, que Pierre Jamet, âgé de 14 ans, achète son premier appareil photo, un « ICA 6x6 ». A partir de ce moment, cet autodidacte méthodique et passionné, ne cessera plus de photographier.

Dans les difficiles années 30, Pierre Jamet exerce des métiers divers : radio dans la marine marchande, modèle, danseur, figurant, directeur d'une colonie de vacances entre 1930 et 1939 à Belle-Ile-en-Mer qu'il découvre en 1929. Daniel Filipacchi et Marcel Mouloudji (en photo ci-contre) en sont les jeunes pensionnaires, qu'il photographie dans leur enfance. Mais il réalise aussi des reportages pour divers magazines, notamment pour l'hebdomadaire « Regards » qui emploie également à l'époque Capa, Chim, Cartier Bresson...

Dans ces années d'avant-guerre, il est membre de la chorale de l'A.E.A.R (Association des Ecrivains et Artistes Révolutionnaires) et rencontre à cette occasion Jacques Prévert et Dina Vierny, déjà modèle du sculpteur Maillol et future fondatrice du musée Maillol à Paris. C'est ensemble qu'en mai 1936 ils fêteront la victoire du Front Populaire et qu'ils s'engageront dans la formidable aventure des auberges de jeunesse. Il est un participant très actif de ce mouvement dont il reste en outre, grâce à ses nombreuses photos, un témoin majeur.

En 1943, Pierre Jamet entame une carrière de chanteur avec le quatuor « Les Quatre Barbus ». C'est le début d'une carrière d'un bon quart de siècle passé en chansons à travers la France et le monde. Pour autant, la passion pour l'image ne le lâche pas et il poursuit parallèlement son travail de photographe.
Ses nombreuses activités lui offrent autant d'occasions de fixer les instants, ceux des hommes et des paysages, de son regard humaniste, curieux et bienveillant.
Les photographies de Pierre Jamet ont un caractère universel. Elles ont la clarté et la fraîcheur de l'espoir des années d'avant-guerre, puis de la paix retrouvée. Elles dégagent une contagieuse joie de vivre doublée d'une incontestable poésie.